L'image représente le sureau composé de petites boules noires

UNE BOUCHEE D’ALMANACH : MAI


Chaque mois, nous vous dévoilerons quelques morceaux du Solide Almanach Nourricier 2023.


Des petites bouchées, issues des trente-deux saisons du Solide Almanach enrichies par la diversité et le foisonnement des actions-recherches de l’Étonnant Festin : des Orts de Pierre, de la cueillette, des p’tites rubriques fongiques, des histoires de vie, du “bartasaille toi même”, des histoires d’improvisation culinaire… Bref, des petits bouts d’Almanach, à savourer sans contre indications ! 


Bouchée n°1 – publiée le 18 mai 2023

Le sureau

Le sureau a deux atouts gastronomiques ;

si on rate le premier, on se rattrape sur le deuxième !

“D’abord ses fleurs, comme des ombelles blanches ivoire parfumées, abondantes et généreuses dès la mi-mai, jusqu’en juin. Encore un beau cadeau que nous offre le printemps. 

On les utilise pour des limonades ou champagnes. Des fleurs, du sucre, des citrons, de l’eau (vous trouverez bien les proportions !), le tout dans un pot en terre, au soleil pendant 3 jours jusqu’à ce que ça pétille ; attention, confectionnée en famille avec les enfants, la limonade de sureau est un succès, et risque de supplanter le soda !

Les fleurs, une fois séchées, ont des fragrances proches de la vanille, et les mêmes usages pour parfumer un dessert ou relever une salade. On ne peut pas en dire autant des feuilles qui repoussent les narines délicates ; d’autres narines disent que ça sent la cacahuète grillée ! Comme quoi !

Puis les fruits, à l’automne cette fois. De petites baies noires en grappes pendantes tellement c’est lourd. A traiter en confiture, pures ou mélangées à des mûres de ronce. C’est bon, mais tout le monde n’apprécie pas le côté laxatif…

L'image représente le sureau composé de petites boules noires
Sureau noir, Sambucus nigra, © Anemone123

Les sureaux accompagnent les hommes à la campagne, ils sont constitutifs des terroirs, ils sont plantes-campagnes ; dans les haies, près des ruines, indicateurs de sources et d’habitats anciens. Il s’agit bien du sureau noir, Sambucus nigra, à bien distinguer du toxique Sureau yèble aux rameaux non-ligneux. De ses branches creuses, une fois la moelle extraite, les enfants font ou faisaient des flûtes, des buffadoux pour attiser le feu et bien d’autres objets-tuyaux qui stimulent l’imaginaire.

A la fin de sa vie, le sureau prolonge sa mission d’arbre-compagnon ; sur le bois mort pousse un champignon, en forme d’oreille à l’état frais ; c’est l’oreille de Judas.

Celui qu’on trouve chez nous est une espèce proche du champignon noir des Chinois et des Japonais et peut le remplacer comme ingrédient des soupes asiatiques.

Merci arbre-compagnon !”

Article “Le sureau” saison ” Mai”, de la rubrique “cueillir, sécher, infuser” p.40 du Solide Almanach Nourricier 2023.